Chat dans l'histoire : du XVIIème au XIX siècle

Au 17ème siècle

 

Le cardinal de Richelieu était un homme d'Eglise entiché de chats. Pendant de nombreuses années, une bonne douzaine de chats coulaient des jours heureux à ses côtés, installés en monarques dans une des pièces du palais du Louvre transformée en chatterie. Plusieurs valets étaient chargés de l'entretien et de la distribution de la nourriture. Le cardinal était très préoccupé par la santé de ses protégés et son médecin personnel était appelé en consultation au moindre signe de trouble. Ses chats portaient des noms fantaisistes : Gazette, Perruque, Racan, Thisbé… Son favori s'appelait Lucifer et était un chat noir comme le charbon. A la mort du Cardinal, des gardes éméchés firent irruption dans la chatterie. Ils étranglèrent tous les pensionnaires qui finirent impitoyablement cuisinés dans l'auberge de la « Bonne Gibelotte ».

 

Au 18ème siècle

 

Le roi de France Louis XV a commencé par montrer son amour des chats en abolissant une tradition barbare : à la Saint Jean, à Paris sur la place de Grève, le roi de France allumait chaque année le feu, dans lequel on précipitait un sac rempli de chats vivants. Louis XIV fut le dernier à satisfaire à ce rite cruel. Adolescent, le roi Louis XV eut une grande passion pour un chat noir. Plus tard, il tomba, ainsi que son épouse, sous le charme des angoras, qui furent introduit en France dès le 17ème siècle. Son préféré était de couleur blanche et se nommait Brillant. Il ne supportait pas qu'un quelconque visiteur à la cour de Versailles caresse son chat. Il fut immortalisé par plusieurs peintres de l'époque, comme Boucher ou Bachelier, qui devait exposer le portrait du félin le plus célèbre de France au salon de 1761.

 

Au 19ème siècle

 

Les écrivains et les artistes de ce siècle aimèrent les chats à la folie. Jules Husson, dit Champfleury (1821-1889), conservateur du musée de la Céramique de Sèvres, réunit une documentation passionnante et une foule d'anecdotes sur l'histoire et les mœurs du chat, de ses adorateurs et de ses détracteurs. Divers artistes participèrent à l'illustration des chats de Champfleury, le plus fameux étant Edouard Manet, qui en dessina la couverture : « le rendez-vous des chats » avec ses deux matons, l'un noir, l'autre blanc, qui se croisent sur un toit parisien au détour d'une cheminée.

 

 

 

Les vénitiens aiment particulièrement leurs chats des rues, car ces derniers les ont toujours défendus contre les innombrables rongeurs qui infestent la ville construite sur l'eau. Baptisé « soriani », des chats tigrés ont été ramenés au 13ème siècle de Syrie pour prêter « patte forte » aux matous lagunaires dans la protection des tissus, des cordages, des livres et autres marchandises dont les rats sont friands. Vers 1880, un chat appelé « nini », appartenant à un célèbre café situé entre les archives d'état et l'église des Frari, fut rendu célèbre. Il trônait à côté de la porte du café, couché sur un coussin. Il acceptait les caresses des gondoliers, des grands de ce monde et des célébrités. Le cafetier eut l'idée d'un livre d'or, où il recueillit les témoignages d'affection des admirateurs tel que le cardinal Sarto (futur Pie X), la reine Marguerite d'Italie, le chancelier Bismarck, l'empereur d'Ethiopie Ménélik Salamen, le tsar de Russie Alexandre III de Russie… A sa mort, la reine d'Italie envoya un mot de condoléances. Une peinture de Nini est encore visible au Caffè dei Frari.



02/12/2007
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