Chat noir et superstition

Chats noirs et superstitions

 

 

A l'époque médiévale, tous les animaux noirs souffrirent : coq, poule, chien, bouc et plus encore le chat. S'il ne portait pas au jabot une petite touffe de poils blancs, appelé « la marque de l'ange », il risquait le bûcher ou une mort tout aussi ignominieuse. Aujourd'hui encore, beaucoup de personnes ont encore peur ou évitent le chat noir.

 

 

Pourquoi cette peur du chat noir ?

 

Dans l'Europe médiévale, le noir est associé au mal, aux ténèbres, au deuil, à la mort et au démon. Les animaux noirs sont considérés comme des bêtes du diable, bonnes à sacrifier ou figurant auprès du démon lors du sabbat.

 

Tout a commencé vers la fin du 3ème siècle en Gaule. Le christianisme tente d'éradiquer les cultes païens d'Isis (déesse égyptienne) et des autres déesses lunaires. Les prêtresses, vivant en pleine nature et connaissant la science des plantes, ont pour animal favori le chat noir. Elles sont alors appelées sorcières. Quant à leurs chats, en provenance d'orient, comme les autres religions bannies, ils deviennent suspects. Les rumeurs grandissent : le chat voit dans le noir, lance de ses yeux des éclairs de soufre et est capable d'articuler certains mots dans le dos des humains. C'est assez pour sceller son sort. En 1233, le pape Grégoire IX signe ouvertement l'arrêt de mort du chat noir (bulle Vox in rama). Les personnes qui en abritent risque le bûcher. De cette époque datent toutes les superstitions attachées au chat noir : « ne pas le croiser sur son chemin sous peine de malheur ». Pendant des siècles, on affirme qu'en tout chat noir se cacher un sorcier ou un démon. En Angleterre, au 17ème siècle, le chasseur de sorcières Matthew Hopkins fait avouer à une sorcière le nom de son démon, incarné dans son chat : Pyewacket. François-Augustin de Paradis Moncrif, poète et écrivain français, est le premier, en 1727, à réhabiliter le chat noir dans son œuvre « Histoire des chats : dissertation sur la prééminence des chats dans la société, sur les autres animaux d'Égypte, sur les distinctions et privilèges dont ils ont joui personnellement».

 

 

Ces superstitions sont dures car elles persistent encore aujourd'hui ; même certains amis des chats répugnent à en adopter un noir. De nos jours, il est plus courant de rencontrer des chats noirs arborant la fameuse médaille blanche que des spécimens absolument noirs : la sélection par le massacre ! L'animal n'est pas en cause, sa couleur a joué contre lui pendant des siècles.

 

 

 

Ramon II

 

Pour ma part, j'ai adopté un chat noir, quoique l'adoption soit réciproque et relative. Il vit sur une île à des milliers de kilomètre, où je vais régulièrement. J'ai le surnomme Ramon, car il ressemble énormément à mon Ragdoll par sa morphologie, son caractère, sa longueur de poil. Il est probablement né d'un croisement entre une chatte locale et un chat Birman ou Ragdoll ou autre en voyage. Je l'appelle en arrivant et je le vois apparaître quelques minutes plus tard en ronronnant et en miaulant. Il est très affectueux et joueur. Le personnel d'entretien, qui probablement a peur des chats noirs, le dit sauvage et refuse de le voir dans la maison. Pendant toute la durée du séjour, il reste dans la maison ou dans le jardin. Il dort sur le lit, le canapé ou le transat. Il réclame sa nourriture devant le réfrigérateur. Il m'attend pour jouer avec une balle au retour de la plage. La maison est dans un complexe où il y a toujours du monde et des personnes prêtes à le nourrir. Il pourrait très bien aller d'un jardin à un autre pour chaque repas, mais il n'en est rien. Lorsque je suis là, il est fidèle, jour et nuit. La veille du départ, avant que je ne saisisse la valise pour emballer mes affaires, il mange une dernière fois, se retourne, me regarde avec dédain et sort dans le jardin. Je ne le revois que lors de mon séjour suivant. C'est surprenant, non ?

Il m'a traversé l'esprit de le ramener en France. Il suffirait de régulariser ses papiers (vaccins, identification…) et lui prendre un billet d'avion.  Cependant je ne sais pas s'il pourrait quitter une vie relativement indépendante sur une île tempérée à la végétation tropicale, pour une vie d'appartement dans une ville au climat continental.

 

 

 Fig. 1 : Mon "Ramon II" des Iles



17/11/2007
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